jeudi 1 octobre 2009

L’odyssée de Aâmi Mohamed

Tout baigné dans de l’huile et voilà notre hadj sur lieux élus. Les rites ont été accomplis dans leurs délais et il fallait songer au retour. La veille du départ, Aâmi Mohamed, tout joyeux se préparer à l’instar de ses compagnons de voyage. La malchance pour ne pas dire l’infortune devait poursuivre ce pieu. Le destin en avait décidé autrement car une syncope le terrasse sur place. Evacué en urgence, Aâmi Mohamed a été gardé en observation.
Rien ne présageait qu’une telle malchance arrive à notre sexagénaire. Ce malaise l’avait pris et l’avait obligé à se retrouver dans hôpital de « La ville de Djedda ». Les médecins avaient diagnostiqué une tension artérielle avec hémorragie cérébrale qui nécessitait, vu la gravité de l’urgence, un transfert sur l’hospice « En Nour » de La Mecque, le plus sophistiqué du pays. Il est doté d’un matériel de dernière génération. Deux interventions chirurgicales lui ont été prodiguées, aussitôt son admission c’est ce qui a permis à Aâmi Mohamed de reprendre conscience et de sortir de son coma profond.
Au fil des jours, il reprenait ses forces progressivement. Malheureusement, il a gardé des séquelles. Ainsi donc, la guérison avait laissé des traces, fâcheuses, et sérieuses. Il respirait difficilement. Son articulation était imperceptible, imperceptibles. Le pauvre El Hadj ne pouvait plus bouger toute la partie gauche de son corps meurtri.
Cette hospitalisation a duré plus de six mois, sans que personne ne soit soucié de son cas, ni n’ avait demandé de ses nouvelles et particulièrement les responsables de cette agence, dite, de voyage. Effectivement, ces garants, ces organisateurs n’avaient daigné s’intéressé à sa situation dramatique. Ils n’avaient pas eu le décence d’aviser les représentants du consulat de notre pays pour les mettre au courant de la maladie de ce citoyen algérien, Aâmi Mohamed qui endure le calvaire. Pendant toute la durée de l’absence de ce ressortissant, ses parents avaient remué ciel et terre pour pouvoir agir en conséquence .
Ses enfants l’attendaient avec désespoir alors que ceux qui étaient censés veiller sur le devenir de leurs protégés. Ceux qui devaient se soucier de la quiétude clients. Ceux qui s’étaient engagés à ce que leurs concitoyens soient pris en charge sérieuse. Ceux qui étaient les garants de cette excursion, avaient failli à leurs devoirs et ces agissements ternissent la crédibilité de leurs sociétés. Ils avaient abandonné Aâmi Mohamed dans des conditions des plus lamentables. Plusieurs démarches ont été entreprises par ses proches auprès des compagnons de route de leur ascendant.
A l’agence de voyage, les descendants de Aâmi Mohamed n’avaient obtenu aucun renseignement pouvant les orienter dans leur prospection. De fil en aiguille, l’événement désolant avait fait tache d’huile. La mésaventure de cette famille Nessakh a eu des échos intra et extra muros. Ainsi un ressortissant de la ville d’El Eulma (Sétif),A. Saâd avait pris à cœur l’odyssée du malheureux Aâmi Mohamed. Il s’est empressé de mettre au courant son frère, A. Hassen, qui est médecin dans cette ville Sainte.
La praticien s’en est occupé et a entrepris des recherches. Après deux mois, il a pu localiser l’infortuné Aâmi Mohamed qui a été transféré sur un autre clinique « Ibn Sina ». De par sa conception, ce dispensaire ne permettait aucune prise en charge adéquate du genre de Aâmi Mohamed. Il n’est pas doté de matériau prodiguant des soins spécifiques. « Le docteur algérien », après une kyrielle tractations, il a réussi à reprendre, le malade dans un service d’où il pouvait s’occuper du valétudinaire avec tout ce qu’il y avait d’honnête et sérieux.
Notre éminent, distingué, honorable thérapeute a avisé la famille du sauvé, de son protégé. L’état de santé Aâmi Mohamed et son espérance reprenaient. Il y a eu amélioration dans son comportement moral. Le retour s’était effectué en catastrophe. C’étaient ses enfants qui s’étaient occupés, avec la solidarité des citoyens qui avaient cotisé pour permettre à l’aîné de Aâmi Mohamed a se déplacé et rapatrier son paternel. Ce geste de notre communauté a été apprécié à sa juste valeur.
La fameuse agence de voyage à qui une somme faramineuse a été remise pour que la prise en charge totale soit prise, pour les différentes dépenses, l’aller et le retour soient effectués dans les conditions appropriées. Cette négligence a été à l’encontre de la déontologie du règlement propre à ces institutions. Cette négligences a laissé des retentissements fâcheux, saumâtres, désagréables auprès de la famille Nessakh et autres.
Les appels téléphoniques, de cette famille auguste, modérée, vivant très modestement, revenaient à trois mille (3 000) dinars algériens, quotidiennement. Les spécialistes qui avaient pratiqué les interventions chirurgicales sur Aâmi Mohamed avaient recommandé à ce que le malade soit pris en charge sérieuse, dans un endroit spécialisé. C’est une condition sine qua non. La guérison ne se fera qu’avec la grâce de Dieu. Le vieux Mohamed gardera des répercussions funestes.
Pour la famille de Nessakh, le retour du père handicapé pour le restant de ses jours est un miracle. Elle n’espérait guère le retrouver vivant. De par la faute des inconscients, Aâmi Mohamed ne reverrai point sa maisonnée, sa patrie, ses amis, ses voisins. Sans ce bienfaiteur et son frère, la suite aurait été catastrophique, dramatique. Ce rescapé de la négligence humaine donne à réfléchir sur les autorisations délivrées à tout bout de champ. La représentation diplomatique de notre pays, contactée par la famille, n’avait donné suite à sa doléance.
Heureusement qu’il y a, encore, chez nous des gens de bien. Ceux-là se font, de plus en plus, rares.
Amar MEZGHICHE

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