vendredi 18 septembre 2009

Il égorge son paternel suite à un différend familial.


A un quart d’heure de la rupture du jeûne, le jeune M.A. a commis l’irréparable en cette fin d’après- midi du mardi 15 Septembre 2 009 en égorgeant son géniteur, d’une oreille à l’autre. Ce malheureux geste a été perpétré suite à un malentendu provoqué par le paternel. En effet, la famille vivait dans un état de psychose à outrance depuis que le père, M.B. âgé de 65 ans, commençait par présenter des signes de dépression nerveuse due à un surmenage, à des problèmes consécutifs accumulés depuis des décennies. La famille entière vit, depuis un certain temps un calvaire. Il faut reconnaître que la pauvreté a joué un rôle destructeur des plus désolants, dans cette cellule familiale qui se compose de plusieurs bouches à nourrir. Il n’est toujours pas aisé de contenter tout le monde, de par la cherté de la vie et l’âge des enfants qui va en croissant.

Donc, l’infortuné M.A. ,après avoir résisté, des années durant, ne pouvait plus supporter les exigences de son foyer et particulièrement les pressions exercées sur lui de partout. Il faut reconnaître que la situation n’était guère réjouissante. Par inconscience, le pitoyable M.A. s’était mis à instaurer une discipline d’enfer à maisonnée. C’était là une métamorphose radicale et irréversible. Aussi exigeait-il de ses filles, d’adorables adolescentes, de s’occuper et de garder les vaches et les moutons, alors qu’elles se devraient se trouver à l’école et cela après qu’il ait répudié son épouse, sa compagne, celle qui a partagé sa vie, s’était sacrifiée durant plus de trois décennies.

Celle qui a supporté toutes les affres de la vie afin que les enfants vivent unis et goûtent à la chaleur familiale, malgré les aléas et les difficultés quotidiennes que rencontre le papa. Ces façons et ces agissements n’ont pu être du goût de M.A. A chaque fois que l’ occasion se présente, cet enfant de 27 ans émettait des remarques sur les manières d’agir de son ascendant. Des voix s’élevaient de part et d’autre, des cris, des vociférations sont devenus monnaies courantes dans ce foyer, jadis homogènes. Le père ne voulait rien entendre et voulait que ses ordres soient exécutés à la lettre. L’atmosphère de tension était insupportable, invivable.

Personne ne pouvait supporter l’autre. Le père devenait de plus en plus intolérable. Il rechignait, grognait à longueur de journée à telle enseigne qu’en ce mardi la situation s’était envenimée. Après les mots ce sont les coups qui pleuvent, d’un côté comme de l’autre, ils en arrivèrent à exhiber des couteaux qui partirent provocant des blessures assez conséquentes aux deux parties en confits. Le jeune Amar n’a pu se contrôler. La colère voire la haine noire avait fait qu’il agisse sans réflexion. Il égorge celui qui lui a donné la vie en le prenant par la gorge.

Il avait suffi d’un seul geste pour commettre son forfait en présence des filles qui étaient restées sidérées, ahuries, abasourdies voire aphones. Le moment de stupeur passé c’était les cris de désespoir qui alertèrent les voisins. Ils accoururent pour secourir le vieux M.B. qui baignait dans son sang pendant que Amar ne savait quoi faire. Il était comme hypnotisé, tout en gardant son arme à la main qui lui a été enlevé par l’un des présents. Evacué en urgence sur l’hôpital d’Ibn Rochd de Annaba dans un état comateux, et malgré les interventions des médecins de garde, Amar n’a pas survécu à sa blessure. Il avait perdu énormément de sang sur les lieux du crime et durant son transfère. Les gendarmes de la mechta Bir El Mardja, dépendant de la commune d’El Alma de la wilaya de Annaba se sont déplacés pour constater et ouvrir une enquête sur les tenants et les aboutissants de cette désespérante histoire qui a endeuillé, chagriné, affligé une famille entière de cette contré retirée, enclavée où les gens ont des traditions strictes.

Autant dire que la vie, l’existence et la destinée de ces fellahs sont liées à leurs terres, nonobstant les aléas d’un environnement très hostile. La solidarité, entre ces laissés pour compte, a été au- dessus de tout. Ces voisins se sont occupés des démarches d’enterrement, de la prise en charge totale des exigences dans ce cas de figure.


Amar MEZGHICHE

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